Missions à risques : addictions impossibles !
Missions à risques : addictions impossibles !
La Direction des Ressources Humaines s’est aussi rapprochée de SFERIS, filiale spécialisée de la SNCF, et de la SNCF elle-même pour organiser des présentations par groupes de 40 à 50 salariés arrivant à la fin de leur CDIC, et leur exposer les postes à pourvoir. Les personnes intéressées ont cependant rapidement rencontré des difficultés.
La première était qu’ils allaient devoir passer et réussir des tests psychotechniques, ce que la plupart n’avaient jamais fait auparavant. En effet, COSEA les avaient initialement recrutés sans pratiquer de tests, mais il s’agissait alors de poser une voie et des équipements neufs, dans un environnement parfaitement encadré, avec une longue phase d’essais préalables à la mise en service. La différence est considérable avec le travail sur un réseau existant dans des conditions beaucoup plus exigeantes, en particulier en matière de sécurité : les interventions peuvent notamment s’y dérouler en petites équipes dispersées sur les voies, sans même que la circulation des trains soit interrompue et avec des caténaires sous tension. La visite médicale particulièrement poussée fut une autre épreuve. Elle permit notamment de déceler des addictions ou de simples habitudes passées inaperçues sur le chantier COSEA. Non seulement la consommation régulière d’alcool est incompatible avec un travail sur les voies, mais la consommation de cannabis l’est aussi. Or un seul « joint » fumé occasionnellement lors d’une soirée entre amis pendant le week-end reste décelable par des examens appropriés pendant plusieurs jours et jusqu’à plus de deux mois dans le cas de fumeurs réguliers. Au total sur l’ensemble des candidats présentés, peu ont finalement été retenus.
Cette très grande rigueur, normale pour des métiers où la sécurité est aussi essentielle que dans les secteurs du ferroviaire, de l’aéronautique ou du transport, pourrait être rappelée notamment aux jeunes en recherche d’emploi : des habitudes pourtant considérées comme anodines peuvent en effet diminuer sérieusement leurs chances sur le marché du travail.