Faire toucher du doigt la spécificité de nos missions.
Faire toucher du doigt la spécificité de nos missions.
Les « visites pédagogiques » ont connu d’autres épisodes, y compris après que le chantier eût démarré, lorsqu’il s’est agi par exemple de déroger au repos dominical. C’était un sujet important, car la nouvelle ligne croise de nombreuses fois les voies existantes du réseau ferré national. Chaque fois, cela suppose de stopper momentanément le trafic pendant le temps nécessaire à la pose des tabliers des ouvrages de franchissement. Or ces interruptions de -trafic – les « capacités » dans le langage ferroviaire – ne sont accordées que très parcimonieusement par la SNCF, seulement le dimanche et à condition d’être prévues de nombreux mois à l’avance. La directrice en charge de cette question au sein de la DIRRECTE, a priori opposée à toute dérogation dominicale, a donc été invitée à visiter le site de l’estacade de la Folie, un grand ouvrage dont les travaux avaient commencé à l’entrée nord de Poitiers. Elle a pu visualiser et comprendre l’obligation de travailler le dimanche dans laquelle le chantier se trouvait. Et alors que sa posture initiale était très négative, elle a admis le bien-fondé de la demande. Mieux encore, une procédure de dérogation simplifiée a été mise en place : elle évite d’avoir à consulter chaque fois les instances représentatives de chacune des cinq ou six entreprises en opération conjointe, lors de chaque capacité comme le prévoit la réglementation.
Ainsi que le souligne Erik Leleu, « c’est à nous de faire les efforts pour comprendre l’autre et se faire comprendre. Nous devons écouter, entendre les réticences et les oppositions, les prendre en compte, mais aussi montrer par notre comportement et prouver par nos explications, en quoi nos besoins sont réels et légitimes. Nous attendons que l’on nous fasse confiance mais celle-ci se mérite : il est impossible de vouloir que l’autre s’ouvre si l’on n’est pas soi-même ouvert ».