Les Conseils Régionaux sont bien sûr, eux aussi, concernés par le projet, en particulier pour tout ce qui touche aux formations professionnelles qualifiantes des futurs embauchés. Cependant leur approche des problèmes est plus « politique », avec une sensibilité qui peut être différente de celle qui sous-tend les actions des services de l’Etat.

Une anecdote illustre les tensions parfois importantes entre services de l’Etat et collectivités territoriales : une opération « train de l’emploi » avait été imaginée et montée en collaboration avec la région Poitou-Charentes et Pôle Emploi. Une rame de TER spécialement affrétée, aménagée en lieu d’exposition et d’information sur les postes à pourvoir, devait parcourir les gares de toutes les villes de la région. Un vendredi, trois jours seulement avant le départ du train prévu le lundi matin, Erik Leleu est « convoqué » chez le directeur du SGAR de Poitou-Charentes, autrement dit par l’Etat. Il comprend très rapidement que cette opération irrite fortement : il serait en effet de bon ton d’éviter que la région, qui finance des formations mais tout en refusant d’apporter sa quote-part au projet lui-même, ne tire un bénéfice médiatique de ce train (les journalistes de la presse locale avaient bien sûr été prévenus de l’opération et de son démarrage imminent).
A quelques heures du départ, le train fut annulé.