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La nécessité vertueuse de limiter les embauches en contrats précaires.

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La nécessité vertueuse de limiter les embauches en contrats précaires.

Au-delà de l’image, une vision de moyen et de long terme commande aussi de limiter autant que possible les embauches en contrats précaires. Les recrutements locaux vont représenter une part considérable des effectifs du chantier. Au total, les 1300 embauches locales prévues par le seul sous-groupement Infrastructure (terrassements et ouvrages d’art) représenteront environ 43 % de son personnel hors encadrement. C’est une moyenne, ce qui signifie que si certaines sections ne recruteront localement que 20 % de leur effectif, le pourcentage montera jusqu’à 80 % pour d’autres. Pour les hommes à pied (ceux qui ne pilotent pas les machines), il atteindra même parfois 100 % ! Or, sur tout autre opération de moindre ampleur, il est communément admis qu’un pourcentage de salariés intérimaires ou sous d’autres statuts précaires supérieur à 40 % présente des risques ; des risques pour la sécurité des hommes, des risques pour la bonne exécution du chantier, tant en termes de qualité que de délai.

Ces personnes discriminées par leur statut, par leurs primes et autres avantages sociaux moindres, se vivent naturellement comme étrangères à l’équipe-projet. Elles ne partagent pas la culture de l’entreprise. Elles sont là à titre provisoire et ont en tête leur prochaine mission ou leur prochain retour à la case « chômage », ce qui ne les incite guère à se mobiliser au service du projet présent.

Avec des formules de contrats précaires, ni les hommes ni les entreprises ne peuvent bâtir l’esprit d’équipe et la vision de moyen terme dont le chantier de la ligne à grande vitesse a besoin pour réussir.

« Les compétences sont des ressources rares… Ce sont des hommes qu’on ne peut pas traiter comme des machines », souligne Xavier Neuschwander.

L'HUMAINAUCŒUR