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340 km, soit 14 tronçons de 25 km qui progressent simultanément…

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340 km, soit 14 tronçons de 25 km qui progressent simultanément…

Jusqu’alors, comme le prévoit la loi datant de 1985 sur la maîtrise d’ouvrage publique et ses relations avec la maîtrise d’œuvre privée, dite loi « MOP », la construction des précédentes lignes à grande vitesse avait toujours fait l’objet d’appels d’offre en lots séparés, chaque entreprise ou groupement d’entreprises n’ayant en charge qu’une fraction du projet. Chaque lot pouvait être important mais, dans le cas de la LGV SEA, le défi était à une toute autre échelle : COSEA est titulaire d’un unique marché d’un montant de plus de 6 milliards d’euros pour la conception-construction des 302 km de la ligne et des 40 km de voies de raccordement. Une importante mission d’assistance à maître d’ouvrage couvre également l’ensemble des opérations concernant l’environnement et l’archéologie préventive.

Le délai est lui aussi extraordinaire : il faut réaliser le projet en six ans seulement, quand le chantier de la LGV Est, de dimensions comparables, aura nécessité onze ans. Ce dernier a été alloti entre plusieurs entreprises alors que COSEA a, lui, l’avantage de la cohérence : la maîtrise d’œuvre de la totalité du chantier est un facteur de rapidité en permettant notamment des relations fluides entre les intervenants et des enchaînements sans temps mort entre les différentes phases de la construction. Mais cela ne suffit pas : la seule façon de tenir le délai est de démarrer en même temps sur la totalité du linéaire du projet et de mener de front l’ensemble projet. Or aucun groupe, fut-il un leader mondial du BTP associé à des entreprises partenaires, ne peut gérer d’un même bloc un chantier employant près de 9000 personnes déployées sur plus de 300 km !

La solution retenue a donc consisté à diviser le chantier en sept sections et chaque section en deux lots, soit quatorze lots de 20 à 25 km chacun en moyenne. Cet allotissement ne doit pas être confondu avec une répartition du chantier entre des entreprises titulaires de marchés séparés comme cela se pratique habituellement. Il répond à une logique humaine et géographique au sein même de COSEA : la répartition en sections et lots est basée sur le fait que « 25 km » cela correspond à la distance maximum qu’un patron de chantier peut raisonnablement superviser dans une même journée. Deux autres entités chargées des ouvrages non-courants sont également créées.

PARTIRDUTERRAIN